mardi 4 septembre 2012

Al 'afw : qualité divine

Le pardon : une qualité divine




Je publie cet article pour essayer d'esquisser une réponse qui j'espère étanche la soif de ceux et celles qui se posent toujours des questions autour du pardon. Il est obligatoire d'avoir au minima deux parties afin qu'on puisse parler de pardon, deux personnes, deux entités, ou deux créatures et plus. Le pardon peut concerner un manquement avec soi-même, avec les autres ou avec Dieu "azza wa jalla, ses Anges, ses Messagers, ses ordres et injonctions,.. etc.
              On peut se manquer avec soi-même et les dégâts n'en manquent pas de tomber par l'arrivée de sentiments variés : être frustré, contrarié, mal à l'aise, démotivé, dégoûté, répugné, rejeté, aveuglé,.. etc. Cet ensemble de sentiments résulte du vent de la colère de Dieu 'azza wa jalla wa tabâra wa ta'âlâ, vent éprouvant et pesant. Par la Rahma de Dieu 'azza wa jalla jalâlouhou, ce vent peut changer d'ingrédients à tout moment dés lors qu'on éprouve le regret d'avoir commis contre soi-même ou les autres un préjudice ou une atteinte.
              Dans cet état de choses l'itinérant -croyant- voit ce que les autres ne voit pas malgré qu'il ait commis une injustice, son insouciance est moindre par rapport aux autres.

 (A) LE REGRET NE SUFFIT PAS MAIS C'EST UN GRAND PAS DANS LE CHEMIN DU PARDON Dieu 'azza wa jalla jalâlouhou dit : "وَأَنْ تَعْفُوا أَقْرَبُ لِلتَّقْوَى" "Et que tu pardonnes, c'est plus proche à la crainte révérencielle" (La Vache, 237) Al 'afw est beaucoup plus collectif, c'est un pardon généralisé et large de toute offense passée avec injonction d'oubliance. Ceci nous fait inscrire à proximité de la crainte réverentielle de Dieu avec un grand C "al taqwâ". "Rabbanâ innaka tuhibbou al 'afwa fa'fou (...) 'annâ anta al'Afuwwu al Karîm" Notez bien que cette invocation est au pluriel, elle est collective et substantielle. 

 (B) CELUI QUI REçOIT l'AMNESTIE DE DIEU (al'Afw) DOIT LA DEMANDER, l'INVOQUER D'ABORD, LA SUPPLIER Il faut bien comprendre que al 'afw s'inscrit dans un contexte de ceux qui craignent Dieu 'azza wa jalla jalâlouhou (mouttaqûn), ceux-la, Dieu le Plus Haut dit : " (...)ceux qui croient dans le mystère (le caché) et ceux qui érigent la prière, et de ce qu'on leur a attribués ils le dépensent, et ceux qui croient en ce qui a été révélé à Toi (Prophète asws) et ce qui a été révélé avant toi, et en le monde future ils ont la certitude (...)" (La Vache, 2-4) 

(C) CELUI QUI ACCOMPLIT Al 'Afw EST à Proximité de LA CRAINTE REVERENTIELLE 
(D) Al 'AWF C'EST L'EFFACEMENT DU PÉCHÉ ET LE RENONCEMENT A LA PUNITION SUR CE DERNIER Le 'Afw est cité quatre fois dans le Coran sacré, à deux reprises en tant que substantif notionnel, et à deux reprises en tant que Nom Sacré de Dieu : Al Baqara, 219 Al a'râf, 199 Al Hajj, 60 Al Moujâdala, 2 
(E) LA RECONNAISSANCE DE CELUI QUI CAUSE LE PR2JUDICE AUX SUBISSANTS LE FAIT RECONNAITRE AUPRES DE DIEU 'azza wa jalla COMME CHEMINANT DU REPENTIR, "muqirrou al dhanbi tâ-iboun" 
(F) La DEMANDE DU PARDON A DIEU 'azza wa jalla ATTENUE LE VENT ET SES EFFETS. 
(G) La DEMANDE DU PARDON A CELUI OU CELLE QUI SUBIT LE PREJUDICE DOIT ETRE PAR LES ACTES ET GESTES, ELLE REINSCRIT LE DEMANDEUR SOUS LA RAHMA DE DIEU 'AZZA wa JALLA.

 Le pardon est qualité divine qui convoque chez le croyant de multiple fruits parmi lesquels la patience dans l'agitation, la force au moment de la faiblesse et la quiétude au moment du déchirement, pour ne citer que peu, sont les traits de celui ou celle qui est passé du devant le voile au derrière le voile. 

 TERMINOLOGIE ET NOTIONS COMPLÉMENTAIRES:
 Al çaf¨h : un pardon plus intense que al'afw 
Al tarâdhî : un pardon volontaire 
 Al 'afw : l'amnestie ou pardon collectif généralisé

8 commentaires:

moustapha a dit…

Salem,
Qu'est ce que Al çaf¨h ?

moustapha a dit…


Salem,
soubhana ALLAHOU, cet article permet d'avoir une lecture plus profonde du Coran en commençant par les 12 premiers versets du Coran !
Je reconnais la formule employée par les itinérants ceux qui craignent Dieu 'azza wa jalla jalâlouhou (mouttaqûn) au commencement de leur itinérance, au tout début, lorsque Allah Azza wa Jalla wa Tabaraka wa Ta’ala prend acte du pacte effectué avec Lui, au moment ou les mains se joignent, de suivre coute que coute, mots à mots les conseils avisés d’un cheikh lorsque celui-ci est reconnu comme savant du dhikr de « La ilaha illa LLAHOU … Mohammed rasoulou Llahou …».
Deux nouvelles dimensions arrivent, des dimensions multiples fois évoquées lors des entretiens,
la dimension «(mouttaqûn) » ceux qui emploient la meilleur invocation dans le sojoud "Rabbanâ innaka tuhibbou al 'afwa fa'fou (...) 'annâ « innaka » anta al'Afuwwu al Karîm"

Et la dimension "muqirrou al dhanbi tâ-iboun" : CHEMINANT DU REPENTIR
Je comprends pour ne pas dire j’ai compris ce qui mine le groupe d’itinérants qui ne recherche pas profondément le pardon mutuel.
Sans solder le passé, sans ‘afu, le cœur ne peut pas devenir afif. Sans pardon, les pas entre itinérants diffèrent, les mots deviennent contradictoires, les intentions divergent, puis le cheir s’en va, et le groupe ne le suit pas, il en est incapable, paralysé par schaytane (aoudhou bi llahi). Il n’y a pas de hasard, si Allah Azza wa Jalla veut conseiller par son frère croyant véritable miroir de son frère croyant, il faut accepter le conseil et pardonner.

Unknown a dit…

Des fois, on a beau solliciter le pardon de la personne à qui on a certainement fait mal même de manière non intentionnelle, on a beau l'entendre nous dire qu'elle nous a pardonné mais le cœur demeure frustré, froissé et lourd de chagrin. Ce cœur-là comprend que le pardon de l'autre n'émanait pas de son cœur mais juste d'une intention de nous consoler. On voit par la suite les années passer, on se voit changer physiquement et psychiquement. Tout, ou vieilli en nous ou mûrit, sauf le cœur. Il résiste au temps et à ses caprices. S'il est meurtri, il attend tel un assoiffé une parole sincère qui l'apaise, s'il est plein de remords, il attend jour et nuit que la main blanche du vrai pardon lui redonne envie de revivre, s'il suffoque sous le poids des pêchés, il se réfugie auprès de Celui qui peut ôter les voiles de la perdition...Quand tous ses états et bien d'autres se réunissent en une seule personne, la porte de sortie pourrait sembler difficile à atteindre et quand on jette un coup d’œil en arrière on réalise que ce cœur a du mal à s’apaiser parce que son âme est restée en réalité prisonnière de cette envie de se faire pardonnée pour de vrai. Un beau pardon.
Monsieur Boumédiène nous parle aussi de safh – WA SFAHI SSAFHA LJAMIL. Il est clair que c’est ce à quoi aspire en réalité chaque personne quand elle court derrière le pardon. Essafh, tourner la page et pas de n’importe quelle manière. Essafho ljamil. Faut-il alors être aussi explicite dans notre demande quand on demande le pardon de l’autre? Faut-il être explicite même si la personne sollicitée n’est pas n’importe qui à nos yeux? Soigner les blessures du passé pourrait sembler impossible, mais si tel était le cas, pourquoi Allah nous pousse à accorder notre safh? Je pose ces questions et j’ai peur des réponses que je pourrais recevoir, J’ai peur que mon pauvre cœur se heurte à des arguments qui anéantiraient ses espoirs et qui l’incrimineraient pour toujours.

moustapha a dit…

Salem wa salatou wa salem 'ala Mohammedan rasoulou LLAHI

Selon le degré des fautes commises responsables ou non voulu, un pardon tardif laisse toujours des traces de frustration, de peur ou de tristesse pour celui qui demande le pardon.

Ainsi Les blessures du coeur conséquences des fautes du passé seront plus longues à soigner si Dieu le veut.

On a demandé au prophète Mohammed asws si un musulman pouvait être avare, il a dit oui
On a demandé au prophète Mohammed asws si un musulman pouvait être faible, il a dit oui
Et on a demandé au prophète Mohammed asws si un musulman pouvait mentir, il a dit non

A mes yeux, le pardon de la personne qui a pardonné avant qu'on lui demande le pardon est une parole sincère et véridique car il savait et il sait que tout le bien vient de Allah Azza wa Jalla wa tabaraka wa Ta'ala et que tout le mal vient de ce que ses propres mains ont fait.

le paradox dans ce qasas, est que Dieu la ilaha illa LLAHOU veut que le sheir oriente les coeurs de ses disciples fi sabili LLAH sans anéantir par des arguments les espoirs de qui que ce soit.
Au contraire, la porte de la rahma est ouverte pour celle que sait la franchir et se laisser guider jusqu'au prophète Mohammed asws.
Et Allah est le plus savant.

moustapha a dit…

Salem,
J'aimerai citer un voir du prophète Mohammed rasoulou LLAHI asws :
Un jour, après avoir crié et puni un des mes enfants, je me suis réfugié dans ma chambre accablé afin de m'isoler de l'agitement, le déchirement et la tristesse pour mes enfants.

Je commence à faire le dhikr de "la ilaha illa LLAHOU" pour revenir à la réalité et dissiper les mauvais sentiments.

Puis je m'interroge sur la conduite à adopter avec les enfants.
Soudain je me retrouve dans un voir à la mosquée remplie de monde puis un guide m'introduit dans une pièce plus petite attenante à la mosquée ou plusieurs personnes entourent le prophète Mohammed asws.

Ce guide parle au prophète Mohammed asws puis celui-ci me parle et me dit
"ne tape pas", "ne secoue pas", "ne crie pas".

Depuis plusieurs mois je m'exerce à appliquer ce conseil, il est toujours dans mon coeur.
Ce conseil ne peut être appliqué sans 'afou.

Alors je dis : "Rabbanâ innaka tuhibbou al 'afwa fa'fou (...) 'annâ « innaka » anta al'Afuwwu al Karîm"

moustapha a dit…

salem,
j'aimerai citer un voir du prophète Mohammed asws :
Après une pérégrination il y plus de deux ans fi sabili llah la ilaha illa Huwa avec mon beau frère Abderachid, dans le trajet de retour la nuit, le train allant de Marseille à Paris je fais un voir.
je vois Mohammed rasoulou LLAHI asws qui balaie devant moi un sentier qui monte,
Je lui dit motivé "est ce que je peux monter maintenant, il me dit pas c'est pas pour maintenant !
puis spirituellement je me vois descendre pour arriver dans une classe avec comme professeur Monsieur Boumédiène qui pose la question suivante à la classe :
"qu'est ce qu'à balayer le Porphète Mohammed asws ?"

Unknown a dit…

Apparemment je me suis trompée d'article. Je parlais de ces deux derniers commentaires. Si j'ai bien compris, il s'agit de roua qui vous concernent?

Unknown a dit…

Depuis que j'ai des enfants, ma patience est mise à rude épreuve. Je n'aime pas taper et encore moins secouer, mais le problème qui se pose c'est qu'il m'est difficile de ne pas crier de temps en temps. Il me reste encore du chemin à faire concernant ce dernier point.
Toutefois, j'aimerais bien savoir si vous, vous y êtes arrivé et si la réponse est positive comment avez-vous fait pour réussir?
Réussissez-vous à appliquer ce conseil quelles que soient les situations?